I. 2) L'étude de cas: La Corée Du Nord, derrière les murs de la forteresse

I.     L'exemple de la censure dans les pays totalitaires

2)    L’étude de cas : La Corée du Nord, derrière les murs de la forteresse



a)     Point historique sur la Corée




La Corée du Nord est le pays le plus fermé au monde, la dernière grande dictature communiste, paranoïaque et agressive. Dans ce pays, rien n’a changé ou presque depuis la création du pays par Kim Jong-Sung en 1953. 23 millions de Coréens du Nord survivent dans une misère absolue, sans aucune liberté, prisonniers de frontières infranchissables. Et pourtant, derrière cette forteresse et la succession de Kim Jong-un en 2011 à la tête de l’Etat, des changements se font jour et le pouvoir cherche à les juguler.

Isolée du reste du monde depuis sa défaite lors de la guerre fratricide qui, commencée en 1950, a pris fin lors de la signature d’un armistice entres les deux Corées en 1953 ; la République Populaire de Corée (RPDC) est un petit pays de 1122762 km2, situé sur la partie septentrionale de la péninsule coréenne. Le gouvernement avait envahi, puis dominé la péninsule entre 1910 et 1945 pour s’en servir comme base logistique et géographique lors de la conquête de la Chine. La victoire des forces alliées sous le commandement américain, la reddition de l’armée impériale nippone (japonaise) les deux accords internationaux de Yalta et de Postadm, ont scellé le destin. Depuis la fin de la guerre, Kim Il-sung, l’un des commandants de la guérilla anti-japonaise, a  transformé cet espace en une forteresse qui abrite un régime basé sur le culte de la personnalité, renforcé par son fils aîné et successeur après les trois années de deuil qui ont suivies son décès le 8 juillet 1944. Le totalitarisme basé sur le mensonge, a asservi 23,5 millions de personnes qui vivent sous l’un des régimes les plus répressifs de l’histoire contemporaine. Les droits fondamentaux de l’individu y sont bafoués en permanence et le pouvoir ne cesse de renforcer la répression au point de transformer le pays en un immense goulag. Sur la scène internationale, le chantage nucléaire, la production de drogues, l’exportation de missiles à des pays « terroristes », lui ont donné l’imagine d’un pays voyou, classé dans « l’axe du mal » pas les Etats-Unis en 2001. En dépit de la fin du communisme, la dynastie rouge des Kim reste toujours en place grâce à un isolement total (la population est totalement tenue dans l’ignorance du monde extérieur), à une propagande massive et à une paranoïa nourrie en permanence par l’endoctrinement et la peur. Pour ne pas suivre l’exemple d’autres dictateurs qui n’ont pas survécus à la chute du mur de Berlin, comme le Roumain Nicolae Ceausescu, Kim Jong-il a pérennisé la monarchie léniniste en imposant une deuxième succession dynastique. Il a choisi son troisième fils, Kim Jong-un un jeune homme de 29 ans, éduqué en Suisse, pour assumer le pouvoir après la mort.

b)    Le culte de la personnalité exacerbé

En Corée du Nord, dès le plus jeune âge, les citoyens se prosternent devant des statues géantes de Kim Il Sung, surnommé le "président éternel", ou de "successeur dynastique", Kim Jong Il, son fils est appelé "cher dirigeant" par la propagande. Le fils et successeur de Kim Jong Il, Kim Jong un, se voit quand à lui décerner le titre de "brillant camarade".Tout comme son père, la personne de Kim Jong Il est entouré d'un culte de la personnalité particulièrement poussé: monuments,défilés,portraits et badges. Ses anniversaires donnent souvent lieu à des célébrations impressionnantes. En 2002, la BBC note que 10 000 jeunes ont participé à un vaste spectacle afin de lui souhaiter un bon anniversaire.


Kim Il-Sung,                                     Kim Jong-Il,                                    Kim Jong-Un
La biographie officielle de Kim Jong Il frise parfois le grotesque par son invraisemblance, diffère sur plusieurs points des biographies des historiens occidentaux. Ainsi, sa biographie prétend qu'il serait né dans un "milyong" (camp secret) sur le Mont Paektu, montagne sacrée et point culminant de la péninsule coréenne, le 16 février 1942. Néanmoins, le monde occidental accorde sa naissance un an auparavant en Sibérie. La légende officielle raconte que ce jour là, un grand glacier du mont Paektu aurait émis un son mystérieux, pour ensuite se briser et laisser échapper un arc en ciel, puis serait apparue la plus haute étoile dans le ciel. Depuis "ce camp secret" est considéré comme une terre sacrée que le peuple est encouragé à visiter tous les ans. Sa biographie  nous apprend également, qu'à l'âge de 4 ans, Kim Jong Il aurait renversé un pot d'encre sur la carte du Japon. Un ouragan aurait foudroyé cet endroit précis quelques jours plus tard. Toujours selon sa biographie officielle, il marcherait déjà depuis l'âge de trois semaines, et aurait commencé à parler à l'âge de huit semaines. Durant son éducation à l'université, Kim Jong Il aurait écrit pas moins de 1500 livres. Petit, il aurait été un mécanicien  hors pair, il surpassait les autres enfants par ses questions incisives et n'avait jamais l'air fatigué, bien qu'il aurait accompli plusieurs fois autant de travail que les autres enfants. Kim Jong Il, dès son premier essai au golf, en 1994, aurait fait un score énorme, dont cinq-trous-en-un, ce qui serait un record mondial. Le défunt dirigeant aurait aussi écrit six opéras en deux ans, chacun d'eux mieux que tout autre opéra de l'histoire de la musique. Selon le journal nord coréen Minju JoSon, il serait aussi l'inventeur du hamburger
La biographie de Kim Jong Il est alors présentée comme un conte ou une sorte de légende. Les dictateurs sont alors décrits comme des semi dieux qui seraient dotés d'une excellence interdisciplinaires en plus d'une intelligence incroyable, dépassant tous les génies occidentaux.

Kim Jong-Il


  c)La censure extrême des médias de l’information



La Corée du Nord est un régime totalitaire où la liberté de presse n’a pas sa place. La Corée du Nord est donc un des pays les plus fermés au monde.


Les médias :

Tous les médias sont contrôlés par une agence dirigée par le gouvernement : l’agence centrale coréenne de l’information (KCNA). Elle contrôle directement la presse coréenne, notamment le Rodong Shimmun (le journal des travailleurs), l’agence de presse Korean central news agency et la télévision nationale, le Joongang Bang Song.


Les radios et les téléphones portables :

Les fréquences des postes de radio ne captent que celles choisies par le gouvernement afin d’empêcher l’écoute des stations étrangères.

Il y aurait approximativement que 500 000 à 750 000 téléphones portables en Corée du nord pour une population d’environ 24 millions d’habitants. Ils n’existent qu’un seul réseau téléphonique officiel qui est fermé et uniquement utilisé par la société nord coréenne. Toutefois il existe un réseau mobile chinois illégal dont le signal ne s’étend qu’à environ 20 km après la frontière. C’est donc un problème majeur pour le gouvernement nord coréen. En effet, les portables constituent une mine d’informations pour la population nord coréenne qui correspond et échange des informations avec les coréens habitant en Chine.

 Les journalistes :

Chaque journaliste est endoctriné afin de pouvoir restituer, sans erreur, la grandeur du «  président » défunt Kim Il Sung et de son fils.

Aucun journaliste indépendant n’est toléré. Dans le cas contraire, ils sont oppressés de manière scandaleuse; plusieurs journalistes nord-coréens ont été envoyés dans les camps de travaux forcés parce qu'ils avaient fait des fautes d'orthographes! Autre exemple de la répression coréenne;  Song Keum-chul, de la télévision d'Etat, a été incarcéré  en 1995 dans un camp de concentration pour avoir mis en place un petit groupe de journalistes critiques. Depuis cette date, on n'a plus aucune nouvelle. 

Les journalistes étrangers, eux, ne sont autorisés qu'en petit nombre et ils doivent être accompagnés par des "guides" où qu'ils aillent. Toutes les vidéos et photos prises pendant le séjour sont contrôlées et interdites si nécessaire

Toute information est contrôlée, censurée ou transformée si besoin.
Un exemple de cette désinformation réside dans la situation économique du pays. En effet selon les médias nationaux, il n'existe pas de famine ou de pauvreté; or d'autres sources font état d'une grande misère de la population ( 50% de la population est sous alimentée).

Internet:

En Corée du Nord, les connexions Internet sont quasi-inexistantes. Seuls certains privilégiés travaillant avec le gouvernement y ont accès via satellite.Il n’existe en tout qu’un seul cybercafé situé dans la capitale, Pyongyang.Sur les ordinateurs point de Windows ou de Linux, mais Red Star, un OS officiel validé par le gouvernement nord coréen. De plus, le prix moyen pour une heure de connexion est de 8 dollars sachant qu’un salaire moyen s’élève à 18 dollars. En conclusion, à cause de son contrôle excessif sur les médias locaux et des rares permissions que la Corée offre aux autres pays d’entrer dans le territoire, on peut qualifier ce pays  « le plus grand vide en matière d’information ».

En conclusion, à cause de son contrôle excessif sur les médias locaux et des rares permissions que la Corée offre aux autres pays d'entrer dans le territoire, on peut qualifier ce pays "le plus grand vide en matière d'information".


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